CE QU'IL FAUT SAVOIR SUR LE CALCUL DES CALORIES DANS SON ASSIETTE |
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Articles et brèves par thème - Santé |
Écrit par James Collier Diététicien |
DU TRANSFERT D'ENERGIE A LA CALORIE Pour simplifier et faciliter cette mesure de la dépense, il a été décidé arbitrairement que les variations d'état seraient toutes converties en variations de température. De ce fait, les transferts d'énergie sont exprimés en chaleur (enthalpie), ce qui amène à la calorie. Il est toutefois important de bien réaliser les simplifications que cela impose et les limites d'interprétation. L'exemple d'une automobile illustre cette difficulté. Ainsi, au lieu de parler de consommation d'essence, on pourrait parler de la chaleur produite par le système, qui varie selon le moteur, la route, la conduite, l'environnement (résistance de l'air), le confort (climatisation), etc. Il découle de cette approche qu'un même déplacement peut être effectué dans des conditions de production de chaleur bien différentes selon le véhicule, le chauffeur, le confort, l'environnement, etc. La question du coût énergétique de la Vie nous entraîne ainsi vers des perspectives complexes alliant biologie et philosophie. Si la masse corporelle d'un sujet ne varie pas, si celui-ci reste à la même altitude et n'effectue pas de travail mécanique externe, son bilan énergétique est nul (rendement de la Vie égal à zéro). Toute l'énergie est alors convertie en entropie, donc en chaleur, et peut être exprimée en calories, base théorique de la calorimétrie. Si, en termes quantitatifs, le bilan (état initial-état final) est nul, reste donc à apprécier le bilan qualitatif, c'est à dire justement le chemin parcouru. On voit bien l'intérêt et la difficulté de ce frottement entre le monde du quantitatif et celui du qualitatif. LE POIDS DE L'ADAPTATION ET DE L'ANTICIPATION Dans cet ordre d'idée, il est intéressant de considérer et de comparer les « calories », c'est-à-dire les échanges énergétiques (correspondant aux grandes fonctions cellulaires1, aux différents tissus et leurs spécificités2) aux contraintes intégrées (états physiologiques) et aux échanges inter-organes qu'elles supposent. Il est évident que les éléments « stratégiques» d'adaptation et d'anticipation représentent également des coûts très importants : boucles de redondance concernant les fonctions majeures, anticipation d'évènements rares et potentiellement dangereux, coût d'entretien et de renouvellement (recyclage de différents constituants, base de l'évolution et de l'adaptation). Bien entendu, ces coûts peuvent être réduits pour faire des « économies» (jeûne, dénutrition) mais cela augmente certains risques aléatoires et leur gestion. Inversement, l'augmentation de la sécurité (accroissement des réserves) ou des nécessités d'adaptation (en pathologie par exemple besoins accrus de synthèse ou accélération des renouvellements) représente un « surcoût ». Un « surcoût» qui peut être impérieux - même s'il met en danger d'autres fonctions évaluées par l'organisme comme moins prioritaires (fonction de reproduction, sévère dénutrition) - dans l'état et à l'instant donnés. Les caractéristiques (paramètres d'intérêt et signaux, voies d'intégration et voies effectrices) de cette gestion des priorités et de leurs aspects « coût/bénéfice» au service de la Vie et de sa permanente adaptation sont encore largement inconnues. Elles représentent un enjeu majeur des recherches, non seulement dans le domaine de la bioénergétique, mais plus généralement dans notre compréhension du Vivant. (1) Synthèse, transport, signalisation, multiplication, dégradation, etc. (2) Cerveau, coeur, foie et rein représentent 51/o du poids corporel et 60% des dépenses énergétiques.
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Mise à jour le Lundi, 06 Août 2018 16:11 |